Channel 7
PODCAST | Chiara Laganà avec Louis-Julien Petit, réalisateur de Les Invisibles.
Pour écouter l’entretien, cliquer sur l’icône ► sur la droite, juste au-dessus de la photo
Louis-Julien Petit a présenté son troisième film Les Invisibles à la dernière édition du Rendez-Vous, le Festival dédié au nouveau cinema français qui était en programme du 5 au 8 d’avril à Rome et dans autres villes italiennes. Son dernier film sera prochainement dans les cinéma italiens après avoir obtenu un gros succès au box-office français. Le film a été inspiré par un documentaire de Claire Lajeunie sur les femmes SDF, depuis la fin de cette œuvre Petit a commencé une longue recherche dans les centres d’accueil pour sans-abri qui lui a servie pour la réalisation de son troisième long-métrage: “Claire a passé six mois dans la rue avec des femmes SDF et je suis allé à leur rencontre, à la rencontre des centres d’accueil et des invisibles, les travailleurs sociaux, ce qui ne sont pas aidés à aider les autres, les vraies invisibles. Le documentaire de Claire s’arrête quand Catherine a trouvé un toit et mon film commence quand elle revient au centre d’accueil, donc c’est comme une continuité du travail”. Le titre du film est dédié aux nombreuses femmes sans-abri qui vivent en France: selon des statistiques de l’Insee (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) le nombre a doublé entre 2001 et 2002 et elles représentent 38% des sans-domiciles adultes dans les villes françaises. Mais aussi à un autre genre d’ héroïnes invisibles, les femmes que personne n’aide et qui se battent pour donner une éducation, un travail et un espoir à toutes les autres. Pour cette raison parmi les thèmes du film il y a leur résistance et, selon le réalisateur la désobéissance civile: “Les thèmes du film sont la résistance moderne, la désobéissance civile c’est à dire que les lois ne sont pas adaptées à ce que font ces assistantes sociales, donc il faut les transgresser mais on leur a interdit de bien travailler. La désobéissance civile, lorsque les règles ne sont pas adaptées, il faut les contourner. L’autre thématique c’est la reprise de confiance en soi, comment fait-on lorsque que dans une trajectoire de vie on traverse le deuil, la maladie, le chômage, une séparation: toutes ces raisons pour lesquelles on peut, en un seul coup, sortir de la route et avoir besoin d’aide. Toute la trajectoire c’est comment on voit et comment on est accompagné dans cette reprise de confiance en soi”. Dans le film on revoit son actrice fétiche, Corinne Masiero, dans le rôle de la directrice du centre d’accueil, en compagnie d’Audrey Lamy, Noémie Lvosky et Deborah Lukumena, ces actrices ont partagé la scène avec un groupe de vraies femmes sans-abri, grâce à elles le film est un mélange de joie et d’émotions. Les Invisibles est sorti en France le 9 janvier, après sa première au Festival du Film d’Angoulême, et sortira dans les salles italiennes le 18 avril prochain.
Les Invisibles: Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent: falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis!
