Channel 7
PODCAST | Sonia Kronlund – réalisatrice – Nothingwood
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Quand une journaliste française qui cultive une relation forte avec un pays comme l’Afghanistan y découvre un personnage aussi prodigieusement hallucinant que le réalisateur autoproclamé Salim Shaheen, l’envie lui prend forcément, à elle aussi, de faire un film sur son élan irrésistible et sa bande de “bras cassés” rêveurs. Sonia Kronlund revient pour nous sur son petit périple, à l’occasion de la réalisation de son 111 film (!), aux côtés de ce personnage exubérant, fascinant, complexe, cette figure d’”ogre” qui sait aussi se rendre attachant. Au-delà de la piètre qualité de son “cinéma” (un mot qui a pour l’inventeur du “Nothingwood” un sens très différent de celui que lui donne le reste du monde), Shaheen est en effet, avant tout, un grand enfant qui joue avec ses copains et donne aux Afghans une image d’eux-mêmes qu’ils adorent, faisant au passage un pied de nez à une mort omniprésente qui ne lui fait pas peur. La néo-réalisatrice, qui s’est aussi placée pour faire ce film devant la caméra, souligne qu’il repose en grande partie sur la relation subtile qui s’est progressivement construite entre Salim Shaheen et elle, mais aussi sur l’énorme amusement, de part et d’autre, qu’elle a représenté et que vient parachever leur présence, ensemble, au Festival de Cannes, ce grand événement lointain où elle lui avait fait au tout début la promesse de l’emmener.
Nothingwood: dans ce premier long-métrage documentaire, Sonia Kronlund, journaliste sur France Culture et passionnée depuis quinze ans, inexplicablement dit-elle, par l’Afghanistan, nous fait connaître, en nous accompagnant à ses côtés, Salim Shaheen, un faiseur de cinéma très populaire dans son pays pour ses films de seconde zone – entre action, Bollywood pas cher et série B – à travers lesquels il exauce, entouré d’une bande farfelue de bras cassés, ses rêves de grand enfant, transcendant au passage l’état de guerre permanent du pays désolé qu’on entrevoit derrière son drôle de cirque.
