“Fatna, Une Femme Nommée Rachid” de Hélène Harder, présenté en première mondiale au 22ème Festival International du Film De Marrakech, est un film profondément bouleversant qui met en lumière la force d’une femme face à ses traumatismes et à ses combats présents.
Reconnaissance et Transmission
Le film s’appuie sur un récit intime où Fatna El Bouhi partage ses expériences, notamment sa visite à son dossier de l’instance équité et réconciliation. Elle explique qu’évoquer son passé à l’écran diffère du livre: «L’image est plus forte, elle touche tout le monde, même ceux qui ne savent pas lire». Son témoignage, à la fois personnel et collectif, souligne l’impact du cinéma pour sensibiliser un large public, comme les jeunes ou les femmes analphabètes. Le film ne se limite pas aux souffrances passées, il reflète aussi ses luttes actuelles pour la justice.
Un Regard Respectueux et Intime
Hélène Harder a choisi d’adopter une approche respectueuse de la pudeur de Fatna, évitant toute intrusion excessive dans son intimité. La collaboration étroite entre elles a permis de préserver l’émotion tout en donnant une vision sincère de son vécu. La relation avec ses enfants, notamment, est essentielle: raconter son histoire à ses filles constitue un moment à la fois difficile et porteur d’espoir. Pour Fatna, cette démarche contribue à prévenir la répétition des traumatismes et à construire un avenir meilleur.
Ce film, porté par une narration authentique, illustre l’impact d’un trauma sur la vie d’une femme mais aussi sa capacité à s’en relever. “Fatna, Une Femme Nommée Rachid” témoigne que la résilience individuelle et collective peut transformer la douleur en force de reconstruction.
Plot
Aux Archives du Royaume du Maroc, des milliers de dossiers des victimes de violences politiques pendant les années de plomb attendent d’être inventoriés. Parmi eux, Fatna El Bouih, disparue et torturée alors qu’elle était étudiante âgée de 21 ans dans les années 1970. Aujourd’hui à 67 ans, elle continue son combat, poursuivant « son rêve de changement », active dans les prisons, défendant l’égalité des sexes et partageant son expérience avec les survivantes syriennes de la prison de Saidnaya. À Casablanca, nous suivons son activisme, notamment lors d’un festival de cinéma à la prison d’Oukacha. Fatna, une femme nommée Rachid mêle passé et présent, décrivant son parcours en tant que pionnière de l’engagement des femmes et sa lutte intime pour exister.